A l'attention du personnel de la faculté
Chers proches collègues, dont beaucoup sont des amis,
Certains ont pu se réjouir de l'attribution d'une petite "rawette"*
au travers des chèques repas, et l'idée me paraissait séduisante,
voir un juste du, au vu de l'investissement personnel des différents
membres de notre grande entreprise publique.
Malheureusement, elle porte en elle le mal du siècle, la différence,
oserais-je - discrimination?.
En effet, les membres oeuvrants sur des conventions de recherche ne
peuvent en bénéficier qu'à la discrétion du chef de service, après
négociation avec le bailleur de fond. Sachant même que les bénéfices
fiscaux des chèques repas profitent à notre institution, et qu'il me
semble que l'opération ne génère pas de surcout en réalité, c'est
uniquement une astuce comptable.
Quelle étrangeté... Lorsque les cliniciens avaient un jour demandé
un sur-salaire pour les prestations de garde, le "grand Tout" (ARF -
Président de truc-Gestionnaire de chose-Coordonnateur de commission
bidule) avait répondu que l'attribution de chèques repas à une
catégorie de personnel serait vécue dans l'institution comme une
discrimination. Aujourd'hui, cette distribution, certes honorable,
en arrive au même point. Certains ne seront, en effet, jamais
couverts par cette mesure.
Bizarre, non? Mon collègue avec qui je travaille tous les jours à
même ancienneté (due à des contrats successifs) ne recevra rien.
Ce qui me désole, personnellement et j'espère ne pas être le seul,
c'est que le personnel scientifique demeure un linge humide jamais
assez pressé. Pas d'heures supp, pas de paiement des gardes, des
salaires différents suivant le statut etc... Bref, tout est fait
pour qu'il soit le fer corvéable, pris entre le PATO et le corps
académique. L'instauration d'une nouvelle différence me laisse un
peu amer, vu les sacrifices déjà consentis par chacun.
Sans parler des règles internes de promotions qui sont variables
d'un corps de batiment à l'autre, et en désaccord total avec ce qui
se passe dans d'autres pays (Prof de clinique à Liège = Thèse +
Collège + Esclave + Résistant).
Je ne suis pas du tout un partisan de la syndication des
intellectuels ou des chercheurs, mais faudra t-il en arriver là pour
simplement rappeler que "le bonheur ça compte"!
C'est tout à fait perturbant, même si certains diront à raison que
la vie est injuste, que la méritocratie est une valeur saine etc...
Seul souci, c'est que le nombre de places est très inférieur au
nombre de bonnes volontés.
Là où le précédent débat sur la différence a fait couler de l'encre,
je ne souhaitais pas laisser cette question sans rien dire, ni
faire. N'ayant pas l'expérience des "choses à faire" en cette
matière, je propose de partager avec qui le souhaite et qui n'en
touchent pas, mes chèques repas pour leur valeur excédentaire et
priver ma famille de cette source de discrimination. Je n'ai pas
besoin de préciser que l'argumentation "politique" sur le sujet me
laisse froid, en temps de crise et bientôt de récession, sur des
mesures qui conduisent à une discrimination salariale. Quel manque
d'éthique.
A bon entendeur...
*“rawette” (prononcer “raouette) signifie “supplément” en wallon
de Liège
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