jeudi 24 janvier 2008

De grandes responsabilités, mais quoi ?


L'université, lorsque l'on passe de l'autre coté de l'amphithéâtre, est une chose déroutante. On y trouve ce lieu mythique, sur lequel nous avons collé chewing-gum, jeté avions et brillé par nos absences, remplis de plus jeunes regardant encore pleins d'espoir ce qui pourrait arriver. On fait connaissance avec le temps "universitaire". Ce même temps universitaire qu'étudiant je trouvais lent, aujourd'hui je le trouve presque court.
Les femmes et les hommes qui lui donnent sa mesure sont pour la plupart dévoués à leur tache et ce souvent plus de deux fois le temps officiel de travail... Néanmoins pourquoi la caravane n'avance t-elle pas? Pourquoi nous avons l'impression de manquer de temps alors que les étudiants ont l'impression d'attendre?
Peut-être vieillissons nous. Il se pourrait que nos cadences de travail acharnées ne soit que peu productives, et que ce vieux rêve d'étudiant rieur ne soit qu'une utopie. Peut-être.

J'ai eu la chance aujourd'hui de découvrir qu'un simple jet de pierre peut changer la vision que l'on a de son environnement. A quelques centaines de mètre de mon bureau se trouve cette faculté de médecine impressionnante hébergée par le CHU, où ses enseignants se sont penchés sur leur pratique de ce beau métier, et lui ont donné de l'AIR.

J'ai découvert le "Problem Based Learning". J'entends déjà les avis, "évidemment, ça fait des lustres qu'on en parle!", "Oh, moi tu sais, une nouvelle méthode de plus...". Le système n'est pas parfait, c'est sur, mais c'est impressionnant qu'a un instant ils aient choisis de résolument tourner l'enseignement de la médecine, vers... Les futurs médecins.

Devinez quoi? ça marche. Alors que la plupart des universités du monde se penchent sur la façon la plus difficile de faire passer un savoir ancestral auquel nous avons ajouté un siècle de découvertes, certains ont choisi de parier sur les capacités de réflexion des étudiants. Et ce même au début de leur études! L'apprentissage est basée sur une approche résolument moderne : Proposer une situation médicale complexe dès le début, laisser les étudiants se l'approprier et tenter de remplir des objectifs très précis dans plusieurs "champs" (Anatomie, Histologie, Sémiologie...). Les objectifs sont les mêmes qu'une approche classique, mais ils sont mis en commun autour d'une situation précise de leur exercice futur.

Exemple : Leçon Perfusion du myocarde
Accroche : Une vignette clinique rapportant un cas de patient souffrant d'un ensemble de troubles cardiovasculaires qui atteignent leur paroxysme dans une "crise cardiaque". Les étudiants ne connaissent encore rien du cœur, des artères coronaires, de l'hypertension, de l'infarctus ou même des effets du tabac.
Mais en 3 jours de recherches documentaires, ils tentent d'en faire le tour. Motivation : Mixte! Tenter de résoudre le problème et tenter d'en apprendre le maximum pour l'examen (bien sur, que seraient les études sans les examens).

Les enseignants ne proposent plus des notes de cours, mais des références bibliographiques. Il n'y a plus de longues heures de cours magistraux, mais quelques synthèses sur certains aspects complexes. Il n'y a plus de chapitre de cours, mais bien des listes d'objectifs.



Simple? Oui et non. Il a fallu décloisonner les chasses-gardées, faire discuter les enseignants entre eux (est-ce possible?). Certains cours sont descendus de leur piédestal de 2ème cycle pour être confrontés (Oh my God) aux étudiants de premier cycle : Sémiologie, anatomie pathologique, physiopathologie... Les résultats sont impressionants, selon les enseignants, certains étudiants de premier cycle sont à même de percevoir les problèmes sous-jacents à des situations qui nécessitent des connaissances qu'ils ne possèdent pas encore dans des problèmes d'avantage réservés aux connaissances des "second cycle".
Et puis, petit à petit l'oiseau fait son nid, la structure prend forme et l'institution fini par se pencher sur ce succès pour en payer les efforts.

A une époque où finalement, ceux qui enseignent vont moins vite que ceux qui apprennent pour trouver l'information, que ceux qui montrent le font avec des outils qui sont déjà obsolètes, ou même "Demain" est une notion hautement variable d'une année à l'autre, n'est-il pas temps de laisser aux générations qui arrivent le soin d'aller d'eux mêmes chercher le savoir? Sachant qu'ils le feront avec une célérité que nous n'égalerons plus, et que le temps gagné dans le processus sera dévolu à d'avantage de ballades "réseaux-nées" sur l'information dans leur monde.

Evidemment, toute nouvelle découverte porte son lot d'utopie, mais n'est ce pas ce grain de folie qui fait avancer le monde ?

Cours en Amphi
C'est fini!
Et dire que c'était le luxe de nos premières amours...

Tout n'est pas fini, tout reste à faire en fait, car par essence, la génération qui précède est toujours plus lente à bouger que celle qui suit... Et du coup, il faudra longtemps avant d'atteindre cette bulle de savoir. Qu'importe la distance, seule la motivation à changer les choses compte ici bas, c'est encore une des rares choses qui ne se monnaye pas.



Want some more?

Shuler CF & Fincham AG (2001) To admit or not to admit? That is the question ... In (Schwartz P., Mennin S. and Webb G. Eds.) Problem-based Learning, Kogan Page, London. pp. 126-134.

Fincham AG. (1998) Introduction to the Proceedings of the First International Symposium on PBL in Dental Education, Lake Arrrowhead, Ca. May 11th - 15th., Journal of Dental Education, 62: 629.

Shuler CF & Fincham AG. (1998) Comparative achievement on National Dental Board Examination Part I between dental students in problem-based learning and traditional educational tracks, Journal of Dental Education, 62, 666-670.

Fincham AG, Baehner R, Chai Y, Crowe DL, Fincham C, Iskander M, Landesman HM, Lee M, Luo W, Paine M, Pereira L, Moradian-Oldak J, Rosenblum A, Snead ML, Thompson P, Wuenschell C, Zeichner-David M & Shuler CF. (1997) Problem-based learning at the University of Southern California School of Dentistry, Journal of Dental Education, 61, 417-425.

Fincham AG, Desai P, Halliwell J, McKenzie HG. & Morrison H. (1984). The use of radio in the continuing medical education of primary health care workers in rural Jamaica. Faculty of Med., Univ. West Indies, Jamaica. Papers in Medical Education , 5: 207pp.

Fincham AG. & Halliwell J. (1984). The use of radio in continuing medical education of primary health care workers. Caribbean J. Education, 11:218-222.

Fincham AG. (1983). Report on the Third Conference on Medical Education. (Ed. Fincham AG), Medical Learning Resources Unit, Univ. West Indies, Jamaica. Papers in Medical Education, 1: 42pp.

Fincham AG. (1983). Learning resources for continuing medical education in the Commonwealth Caribbean. In; "Special Problems of the Small Caribbean States", (Ed. Fincham AG), Faculty of Medicine, Univ. West Indies, Jamaica. Papers in Medical Education 4:45-50.

Fincham AG (Ed). (1982). Report on a Workshop on Evaluation, Faculty of Medicine, Univ. West Indies, Jamaica. Papers in Medical Education, 2: 30pp.

Fincham AG. (1982). Audiovisual media in the health sciences. In; "Health Information Needs in the Commonwealth Caribbean" (Ed. Mansingh L), Faculty of Medicine, Univ. West Indies, Jamaica. Papers in Medical Education, 3:71-77.

Résolutions

A partir de demain matin je tente de changer le monde. Qui ne tente rien...

vendredi 18 janvier 2008

Formation Universitaire?

Que penser de la formation supérieure, lorsque la culture en est absente? Sommes nous suffisamment à l'écoute des besoins étudiants, leur culture, leurs médias?

Il me semble que dans les sciences, cette réflexion doit faire l'objet d'une analyse profonde pour en optimiser l'accès au savoir.

"In the complexities of contemporary existence the specialist who is trained but uneducated, technically skilled but culturally incompetent, is a menace"
David B. Truman



mardi 1 janvier 2008

Nouvelle Année

A tous les lecteurs de passages, je souhaite son lot de bonheur, comme une partie de champignons avec des panières remplies de spécimens de tous les formats en toutes quantités.

Je souhaite aussi que notre quotidien soit éclairé par plus de justice et d'équité. Al Gore a reçu un prix Nobel pour son combat, à l'heure ou notre planète est en jeu, il s'agit de pas oublier que toute chose à un prix, mais que notre temps et nos efforts ne coutent pas beaucoup et peuvent rapporter gros...

A tous, Amour et bonheur...