mercredi 20 octobre 2010

La démocratie de celui qui crie le plus fort...

En réponse à un commentaire sur le billet
http://recteur.blogs.ulg.ac.be/?p=542

Chère Katia de Halleux,

Mon métier et ma conviction profonde sont la pratique de l'art vétérinaire et humblement son enseignement. J'ai le bonheur de les pratiquer au sein de l'université, dans un poste d'assistant en clinique des ruminants.
Je suis très triste de la tournure que prennent les évènements, mais je n'ai pas peur de l'avenir, ni honte de mes choix.

Nous enseignons tous les jours, à une foule d'étudiants toujours plus nombreuse, que semble oublier nos patrons au sein de cette institution. Nous tentons à chaque jour en clinique d'impliquer les étudiants dans ce métier passionnant et prenant qu'est la pratique d'une médecine teintée de science et de bon sens. A la frontière entre ces deux monde né l'Art, comme on nous appelle encore dans certaines campagnes wallonnes : "l'artiss'".

Si j'ai dit que la vie parascolaire pouvait-être discriminante, je le pensais, mais à la mesure qu'il y a de la différence entre un jeune scout et un autre qui ne connaitrait pas les mouvements de jeunesse. L'aspect festif des folklores estudiantins, ce incluant le baptême vétérinaire, est dense et parfois dur à suivre tant la fête y est intense, il n'en reste pas moins restreint à la sphère privée après un choix strictement personnel. A ma connaissance, on ne donne pas cours à 3h du matin dans le Carré autour de quelques chopesss ;) .

Il est clair que toute cette pagaille doit probablement t'inquiéter, mais rassure toi, il y a bien plus d'étudiants sincèrement fiers et heureux de leur formation au royaume de Belgique car la faculté de médecine vétérinaire est encore la seule école francophone en Europe ouverte à tous, sans discrimination à l'entrée. Ce qui n'est pas sans mal puisque le nombre d'étudiants y est désormais trop grand. Ce sont des études néanmoins difficiles, et certains d'entre nous ont choisi le folklore pour passer cette vie d'étudiant!

Nous faisons donc tout notre possible pour enseigner cette médecine pluridisciplinaire et riche de plusieurs espèces. Je ne suis pas moins fier de mon choix folklorique, cependant je pense que il y a beaucoup plus grave dans la vie que cette excitation dont certains semblent faire le centre de leurs préoccupations.

L'actualité est riche de sujets passionnants à débattre, et je suis convaincu que nous devons discuter de ce problème de sensation de discrimination ou de propos offensants. Cependant, il convient vraiment de savoir s'il est fondé, et si il a l'impact que l'on dit sur ces études.

Sincèrement, nous sommes quelques générations d'étudiants à avoir souhaité changer le cours de nos études et l'avenir de notre métier, cela ne nous a pas empêché de bien rire et de partager la découverte d'un folklore étudiant. Et personnellement, je considère qu'il n'y a pas de différence au niveau du boulot entre les étudiants folkloristes ou pas. C'est une autre sphère, riche certes, mais différente. Avec des règles, rigolotes ou absurdes, que chaque faculté ou école dotée d'un folklore partage plus ou moins, tout en étant certaine qu'elle dominera le monde de la guindaille l'année prochaine!

A toi de vivre ton expérience de ces études, et de vivre ta passion pour la médecine des animaux. Pour ce qui concerne le reste (la futilité potache et les apprentissages de la vie extra-universitaire) ne laisse personne, si enfiévré par la haine soit-il, te dicter ta conduite pour le choix de ta vie étudiante.

Bien à toi!