mardi 13 avril 2010

Vie étudiante

En réponse à ce commentaire :

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Au diable les défenseurs du verre à moitié vide, dirent les partisans du verre à moitié plein. Vaine querelle que celle des myopes au pays des presbytes lorsque ces derniers tentèrent de faire incursion chez les amblyopes.

Alors que les loups se disputaient le morceau de chiffon de la vie étudiante, une cohorte d’oiseaux de proie cru bon de se mêler à la bagarre… Pensant qu’elle fut un instant sérieuse.

Cher monsieur Tapi, fusse ce nom non révélateur d’un certain « anonymisme » maladif; quelles sont belles ces phrases arguant l’horreur du modèle vétérinaire folklorique. Il faut raison garder l’ami, car à force de chercher l’aplanissement des différences de point de vue, on finira tous par devenir cons comme des manches.
Que les différences au sein de la faculté concernant des activités folkloriques et des soirées organisées par des comités folkloriques existent, on ne peut en disconvenir (pour mémoire, les sociétés régionales ne sont pas des commissions de la générale, et pour ces dernières nombres sont celles qui ont un fondement essentiellement folklorique). Que ces différences empêchent les étudiants de faire leur vie, je pense que le bouchon avance un pont trop loin.

Vous semblez critiquez la SGEMV, mais je serais curieux de connaitre votre parcours en tant que représentant étudiant ou organisateur d’évènements dans notre faculté. Cela ne me gène plus de le dire après quelques années passées à nettoyer les fins de soirées et prendre partie pour la mouvance étudiante : La vie étudiante n’est pas un du, elle se fabrique!

Il ne sert donc, à rien de tenter de jouer au paranoïaque de service en argumentant sur le parti pris supposé des doyens, pourquoi pas du recteur tant qu’on y est? Au bout d’un moment, lorsque les ennemis sont partout, il faut faire son autocritique. Liberté ne signifie pas qu’avoir Droit, mais plus souvent Devoir.

Enfin au sujet de l’Élite, je vous invite à bien étudier cette question, car les Élites dont vous parlez sont des femmes et des hommes issus de groupes étudiants qui ont été, sont et demeurent souvent sélectifs à l’entrée. Je vous invite à rencontrer les étudiants organisateurs de la Course croisière EDHEC (plus gros évènement sportif étudiant d’Europe), ou encore les Faluchards et autres carabins. Tous entretiennent un certain folklore ou mythe autour de leurs « sociétés ». Mais au delà de l’aspect purement étudiant de ces folklores, il faut y voir la perpétuation de rites potaches inspirés du métier qui sera exercé in fine.
Le rituel est une partie indivisible de la psyché humaine (Religere-Religare), mais je suis certain que d’autres étudiants d’autres facultés expliqueront cela mieux que moi (Cfr. Le sentiment religieux, les sociétés secrètes, les associations caritatives et autres « service club »).

Si vous ressentez un honte à l’égard de votre curriculum en Belgique, c’est ma foi triste, mais nous sommes nombreux à ne pas ressentir cela. Les études vétérinaires forment des cadres sociétaux veillant à la santé publique et au bien-être social de leurs congénères. Il s’agit d’une tache qui nécessite le « feu sacré », j’en veux pour preuve la passion qui anime les confrères, même lorsqu’ils sont rémunérés en deçà du tarifs horaire d’un plombier pour une intervention de nuit après 6-10 ans d’études universitaires.
Il s’agit bien évidemment d’un autre débat, mais je suis persuadé qu’il existe un lien entre ces coutumes rassembleuses, souvent jalouses de leur héritage et les réalités acérées du métier.

Laissez donc bien loin les idées reçues selon lesquelles les académiques « protègent » les baptêmes, car le plus souvent nous menons d’âpres négociations pour les modalités, les horaires ou encore les locaux de ces « guindailles ». Chaque incident (même stupide) peut mettre à mal 180 ans de traditions, la pression est donc importante et c’est un combat de tous les instants. Il y a quelques semaines avait lieu les 150 ans de la Penne à Liège, et les baptisés liégeois se sont retrouvés grâce à la volonté de quelques uns en communion avec des sociétés folkloriques françaises venues pour l’occasion, ainsi que d’éminents professeurs d’histoire et de sociologie.

Si c’est vrai que le baptême est discriminant au point de vue de la vie parascolaire, il n’est pas différent d’un droit d’entrée dans un club de tennis. Et comme l’a très bien dit Denis Bedoret, il faut parfois mouiller le maillot pour être fier de cette longue histoire de vétérinaire. Enfin, aucune pression d’aucune sorte ne s’exerce sur un Doyen de faculté hormis peut-être celle du recteur ou du conseil de faculté. Pour votre information, les unions professionnelles comme l’UPV sont des syndicats dont l’appartenance est volontaire, et jusqu’à un époque récente, les vétérinaires chargés du contexte académiques (profs et assistants) n’étaient pas obligé d’être inscrit au tableau de l’ordre.

Je vous invite à prendre du recul, car après avoir fréquenté 4 universités, je n’ai jamais rencontré une vie parascolaire aussi dynamique que celle des étudiants liégeois (tous confondus). Il y a donc encore des postes à pourvoir dans la guindaille, qu’elle soit folklorique ou non. Le plus important est de se souvenir que la vie étudiante n’est pas un du, mais qu’elle est construite par les étudiants…