lundi 28 mai 2007

Le goût du sang

Le noir envahi mes yeux, déjà rougi de chagrin
Un seul oiseau se tient là sur le bord de ma fenêtre,
Il semble murmurer que ce n'est pas la vie qui l'a fait naitre
Mais bien la noirceur des sentiments d'un amour éteint

J'aurais le goût du sang, comme une vague sur ma langue
Lorsque mon coeur aura explosé et que chaque fibre en sera morte
Vidé, exsangue je ne respirerais plus, mes yeux alertes
Je ferais le panorama de ma souffrance, de mes erreurs et du manque

J'aurais le goût du sang, mais je ne serais plus vivant
L'énergie cette folle absurde aura quitté mon corps las
Je serais ce pantin dont on ne fais plus de spectacle ici bas,
Les fils de ma vie pendant désormais autour du bois ternissant

Au matin du monde nous naissons par deux, certains de l'avenir
Et plus le jour avance, plus cette certitude vacille dans le vent
La bourrasque des jalousies, les tempêtes des mensonges, avilissantes
Ces âmes soeurs du petit matin auront trouvé la solitude avant de dormir

J'avais le goût du sang, tel un amant fougueux de désir
Mais je n'en sens plus aucune nuance que sa teinte métallique
Les papilles saturées, je n'ai plus le goût de chérir
Ton corps ne sera plus effleuré par mes lèvres désormais tanniques

Comme pour le mauvais vin, ma bouche me commande de cracher
Mais aucun mouvement n'anime mon corps pétrifié
La teinte de la pierre a déjà recouvert ma peau bleutée
Et plus aucun pensée ne traverse mon esprit , jadis fier et agité

Je n'aurais plus le goût de rien, comme vivant à moitié
Mes yeux ne seront plus humide de rage ou de colère
L'adrénaline a délaissé mes veines et mon esprit guerrier
Pour s'en aller réveiller un autre coeur, moins amer....

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